Chronique de la dèche 6
Les bas fonds d’à côté
Ce matin, ça a commencé fort.
A 8h30, direction le tabac du coin.
A quelques mètres de chez moi, y’avait déjà la queue devant l’antenne d’Emmaüs.
Combien ?
Une quinzaine, dont un marmot et un couple, blanqués dans leur bagnole.
Bon, direction RER. Police municipale qui emmerde un clodo.
Sur le quai, une jolie jeune fille complètement défoncée qui zieute mon sac ouvert et vient s’asseoir à mes côtés.
J’lui demande si ça va.
Elle me souffle qu’elle est à sec.
Je hausse les épaules et m’en vais un peu plus loin.
Trop fatiguée.
Et ça s’enchaîne. Au changement, c’est un aïeul, plutôt pas mal mis, qui ramasse un mégot écrasé et le glisse dans la poche de son costard.
Bon, allons respirer rue de Rivoli ; le bus, ça aère parfois.
En effet, le quartier est sympa.
Y’a bien le couple de touristes pleins aux as, encombré par sa valise Lancel, qui vous roulotte sur le pied, mais bon, y’a aussi les Tuileries remplies de manèges où les minots peuvent s’éclater.
A mon avis, le petit de ce matin qui attendait avec ses parents l’ouverture du relais Emmaüs, il en profitera pas.
Et ça, ça me fout en rogne.