Monsieur Eddy au top

Publié le par Amelie Meffre

Monsieur Eddy au top

Eddy Mitchell nous gâte avec une autobiographie, un quarantième album et même quelques concerts cet été. Son livre comme son disque sont des réussites qui se dégustent comme un bon cru.

Certains le pensent taciturne, les voilà contredits avec sa nouvelle « Autobiographie » (*). Né à Belleville en 1942, pas loin des fortifs, Claude Moine revient sur son parcours et ses rencontres, truffée d’anecdotes savoureuses et parfois même hilarantes. Avec une plume trempée dans l’argot, il peut provoquer des fous rires comme quand il évoque un Claude François « poissard à un point inimaginable » (il se fera péter le nez à deux reprises en l’espace d’une dizaine de jours dans des circonstances cocasses). On rigole encore quand il subit le goût pour l’opérette de sa maman (employée de banque) alors qu’il est prêt à fondre pour « Rock Around the Clock ». Son papa, farceur à ses heures, aiguisera sa passion pour le grand écran en l’emmenant au cinoche en sortant des ateliers de la RATP. On suit le fil de sa vie : Les Chaussettes Noires (financées en partie par La Lainière), ses albums solos, son amour pour l’Amérique et les pionniers du rock, « La Dernière Séance », sa carrière de comédien, ses grands copains… Point de nostalgie dans son récit. A ceux qui enjolivent les années 1960, il rétorque : « Ils oublient la guerre d’Algérie, (…) le puritanisme de tante Yvonne, la langue de bois gaulliste, (…) la violence de la police ». Il sait dégainer juste Eddy Mitchell. Quant aux fachos, il ne peut pas les blairer et c’est pour ça qu’il vote aujourd’hui.

Monsieur Eddy au top

On the road
On le retrouve bien dans « Amigos », son dernier album. Outre ses amis qui lui prêtent main forte tels Alain Souchon ou William Sheller, on le suit « En décapotable », sur un « Boogie bougon », « Amoureux » autrement, qui envoie paître les huissiers (« De l’air »). Il n’oublie pas d’y saluer Elvis Presley avec une reprise française de « In The Ghetto » ou Jim Harrison (« Big Jim ») et de rappeler qu’il bosse (« Travailler »). On sent qu’Eddy Mitchell et ses musiciens ont sacrément choyé le petit dernier. On se le passe en boucle et on ressort les anciens.
La Victoire d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, décernée le 14 février lors de la 40e cérémonie des Victoires de la Musique, est amplement méritée. Reste plus qu’à réserver une place pour un de ses concerts cet été.


(*) Avant celle qui vient de paraître aux éditions du Cherche midi, il y eu notamment « Le dictionnaire de ma vie » (Kero, 2020) et « P’tit Claude » (Arbre à cames, 1994).

Eddy Mitchell, « Amigos », Universal Music France, 16,99 euros.

En tournée : le 21 juin à Nancy, le 24 à Pérouges, le 28 à Nîmes, le 9 juillet à La Rochelle, le 18 juillet à Carcassonne et le 24 juillet à Toulon.

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