Turner ou le génie de l'aquarelle

Publié le par Amelie Meffre

"Une Villa. Clair de lune" de William Turner.

"Une Villa. Clair de lune" de William Turner.

Le musée Jacquemart André prolonge l'exposition Turner jusqu'au 11 janvier. L'occasion de découvrir son talent d'aquarelliste à travers des œuvres rarement exposées.

Grâce à la mise en place de nouvelles modalités de visite - réservation pour un horaire donné, prise de température à l'entrée et port du masque – le musée Jacquemart André a pu rouvrir ses portes. L'exposition consacrée au peintre anglais William Turner, initialement prévue du 13 mars au 20 juillet, est prolongée jusqu'au 11 janvier. Issue de prêts exceptionnels de la Tate Britain de Londres qui abrite la plus grande collection du peintre, elle donne à voir 60 aquarelles et 8 peintures à l’huile. La plupart des œuvres, issues du fonds d'atelier légué par l'artiste, n'étaient pas destinées à être montrées. Si les œuvres de jeunesse de Turner (1775-1851) montrent des paysages anglais empreints de romantisme comme sa « Vue des gorges de l'Avon », sa technique si particulière de l'aquarelle gouachée s'affine au fil de l’expo jusque dans de toutes petites toiles comme sa « Mer au clair de lune » qui livre une multitude de contrastes pour signifier les reflets de la Lune dans les nuages et sur la mer. Au gré de ses voyages en Europe et notamment en Italie, son traitement intense de la lumière et de la couleur s’affirme. Dans ses vues de Venise, il joue sur la transparence nous livrant dans « San Girgio Maggiore » une ville baignée dans la brume et la lagune, jouant davantage sur l'atmosphère que sur le motif proprement dit. Même chose pour sa série sur ses bords de la Loire où l'on admire son aquarelle de « Jumièges » pour son incroyable combinaison de couleurs et de mouvements.

"Yacht approchant de la côte" de William Turner

"Yacht approchant de la côte" de William Turner

Vers l'abstraction

Loin du réalisme de ses débuts, Turner va jusqu'à expérimenter des agencements de couleurs inédites dans ses « colors beginnings », autrement dit ses ébauches colorées, qui tendent vers l'abstraction. Plus que des œuvres majeures, on découvre à travers elles un travail de recherche intime qui valent le coup d’œil. D'autant que les différentes ébauches déboucheront sur ses toiles majestueuses de la fin de sa carrière. Dans la dernière salle, on reste littéralement pantois devant ses huiles quasiment abstraites « Yacht approchant de la côte » et « Mer agitée avec des dauphins » où les sujets sont à peine visibles emportés dans une incroyable symphonie de couleurs qui triomphent entre ciel et mer. Magistral !

 

« Turner, peintures et aquarelles. Collections de la Tate », jusqu'au 11 janvier 2021 au Musée Jacquemart André.

 

 

Publié dans Articles

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article