Des lois et des droits

Publié par Amelie Meffre

© Henri Meffre

© Henri Meffre

Comment la législation française a-t-elle évolué sur des sujets aussi divers que les mœurs, la santé, le travail, la pauvreté, le logement, la sécurité ou l'accueil des étrangers ? Comment a-t-elle géré les mouvements de contestation, pris en compte les minorités, appréhendé les marges ?

 

« Nul n'est censé ignorer la loi. » L’adage n'a aucune valeur juridique mais demeure précieux pour réfléchir aux évolutions de nos sociétés. Quand elles sont en crise, les arsenaux juridiques accompagnent bien souvent le repli et la chasse aux boucs émissaires s'intensifie.

Face à ces mouvements de l'histoire qui effraient, on a tôt fait de se réfugier dans des anachronismes y compris juridiques. S'ils peuvent réconforter, ils ne sont que très rarement efficaces. Pour accompagner les changements, il est précieux de regarder l'histoire en face. Elle ne nous sert pas de leçon car elle ne se répète jamais de la même façon mais elle peut éclairer voire muscler les combats pour avancer vers une société plus juste.

 

Conférences-débats à la clé
Mon idée est d'aider à faire circuler les savoirs en racontant l'histoire des lois autour de problématiques sur lesquelles travaillent diverses associations ou institutions en charge de promouvoir les connaissances et les droits des citoyens. Elles peuvent tirer bénéfice de ces éclairages du passé qui permettent de prendre à bras le corps des questions actuelles et éternelles. Les lois tels des jalons historiques s'inscrivent dans des contextes donnés et sont un objet d'observation précieux. Loin d'être austères, les frises législatives que je me propose de dresser au cours de conférences-débats d'une heure, mettront en scène les batailles juridiques, les discours comme les événements qui accompagnent l'adoption des textes. Rappeler, par exemple, différentes lois sur la pauvreté – l'édit de Louis XIV de 1656 qui interdit la mendicité, le décret de 1794 qui consacre une obligation d’assistance aux pauvres et la loi du 1er décembre 1988 qui instaure le RMI – peut éclairer la façon dont une société appréhende un problème récurrent à différentes époques.

Aujourd'hui, l'actualité devient injonction et l'immédiateté régit de plus en plus l'information, les gouvernances comme les modes de vie. Une situation à bien des égards anxiogène. Éclairer la fabrication de nos lois peut nourrir les réflexions en prenant du recul et en réchauffant un peu l'atmosphère. Le récit ne se voulant pas linéaire car les textes législatifs sont truffés de pas de côté, de reculades, d'avancées voire de rebondissements, il pourra susciter échanges et questionnements collectifs. Les textes de loi débattus, votés, ordonnés, abandonnés, repêchés, oubliés ou adulés sont autant d'outils pour gérer les problèmes politiques, sociaux ou économiques du moment. On peut donc s'en inspirer pour continuer à avancer et quoiqu'il en soit : plus on en sait, mieux on se porte.

 

Coup d’œil dans le rétro
Formée à la sociologie, j'ai pu étudier un moment de crise des années 1980 avec la découverte du virus du sida. Telle une lanterne rouge, le sida est devenu phénomène éclairant préjugés, systèmes de domination moraux, politiques et économiques mais suscitant aussi des ripostes inédites. De quoi rendre le sujet, certes grave, passionnant.

En tant que journaliste et documentariste, j'ai eu maintes fois à m'interroger sur des faits révélateurs. La Fabrique de l'histoire sur France Culture à laquelle j'ai collaboré une vingtaine d'années m'a permis de les visiter à différentes époques. Durant plus de dix ans, j'y ai livré chaque mois « Un saut dans la loi », où je rappelais une loi ancienne en fonction de l'actualité. Et j'ai pu constater combien l'histoire des lois est fluctuante, riche, étonnante à bien des égards. Sait-on que la loi de 1910 sur les retraites fut débattue durant une trentaine d'années, que la loi Veil de 1975 a aboli celle de 1920, votée alors que le souci de repeupler le pays était criant ou que les plans Banlieue actuels prennent leur origine dans un texte adopté en 1928, en plein scandale des « mal-lotis » à la périphérie de Paris ?

Forte d'une certaine aisance oratoire que j'aime agrémenter de traits d'humour et d'humeur, j'aimerai aujourd'hui partager cette connaissance avec un public susceptible de la questionner. Une rencontre qui, je l'espère, donnera lieu à des échanges fructueux tant pour moi que pour l'auditoire.

 

 

Pour toutes informations sur le coût et l'organisation

d'une conférence-débat me contacter :

amelie.meffre@laposte.net

 

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