Ad vitam Bashung

Publié le par Amelie Meffre

Ad vitam Bashung

Ce qu'il y a de bien avec les artistes comme Bashung, c'est qu'ils ne meurent jamais vraiment. Leurs voix gravées continuent à chanter longtemps et à creuser le sillon. « Mortels, mortels, nous sommes immortels ». Dix ans après avoir tiré sa révérence, l'artiste nous revient avec « En amont », un album magnifique et des musiciens le reprennent avec talent.

Je n'en menais pas large ce 14 mars 2009 quand la nouvelle est tombée : Bashung était mort. J'ai pleuré sur l'épaule d'un ami et descendu le jaja. Le lendemain, je négociais une pleine page pour lui rendre hommage dans mon canard. Il était un peu partout le chef d'orchestre, y compris dans l'écriture des paroles. Il y a dix ans, j'avais occulté, à tort, ses paroliers, même s'ils étaient des partenaires. « Cela me dérange d'écrire seul. J'ai l'impression d'être à l'école et de passer un examen. A deux, cela va plus vite et j'ai en face de moi un « miroir ». C'est très stimulant », déclarait l'artiste en mai 1984. L'année de son « SOS Amor » avec pour face B « Les Européennes ». Faut croire que les actualités se répètent. Enfin, les dix ans de la mort de Bashung ce 14 mars 2019 en est une qui ne répétera jamais.

Ad vitam Bashung

A l'occasion de l'anniversaire de sa mort, l'AFP vient de livrer dépêche : six morceaux désignés par ces fidèles figurent dans "Immortel", le coffret intégrale tout juste paru chez Universal, parmi les 308 titres au total dont quatre inédits. Ses paroliers Boris Bergman et Jean Fauque optent respectivement pour "Racines" et "Osez Joséphine", Joseph d'Anvers pour "Madame rêve". Jane Birkin a désigné : "La nuit je mens" et Brigitte Fontaine, "City". Dominique A, lui, a choisi : "Nos âmes à l'abri". "Beaucoup de chansons d'Alain m'ont marqué, mais celle-ci, la dernière de son album posthume, coécrite avec Doriand, je l'ai eue en tête des semaines entières. J'y entends un Bashung un peu différent, presque liturgique, peut-être plus vulnérable. Et on devine un chemin possible qu'il aurait pu emprunter, peut-être davantage axé sur la mélodie qui, je crois, n'a jamais été une obsession pour lui. C'est un splendide morceau "de refuge", de ces chansons dans lesquelles on a envie de se glisser pour s'extraire du monde environnant." Je suis d'accord, le morceau est à tomber. Du coup, je me remets Bashung en boucle, le nouveau comme l'ancien.

Ad vitam Bashung

Demain sur Paname, je n'irai peut-être pas au cinoche voir son concert au Bataclan lors de sa Tournée de ses grands espaces. Quand son passage au Rex, où je devais aller, avait été annulé, un pote m'avait offert le double album pour me consoler. Je le mettrai sûrement dans la journée.
En tous cas, vendredi soir, j'irai applaudir les artistes qui le reprennent. Parmi eux, y'aura Dany Lo avec Diabolo au Métro à partir de 20h30 au 92, rue de Belleville dans le 20e. Et c'est très bon quand ils jouent du Bashung, même s'ils revisitent en même temps Dutronc et Higelin.
A la même heure, à L'Anjou, 1, rue de Montholon dans le 9e, le trio Rendez-vous sur la Lande avec Denis, Frédéric et Loevan ne joueront que du Bashung : « Vertige de l'amour », « Joséphine », « Gaby oh Gaby », « J'passe pour une Caravane », « Sur un trapèze »...
Une tournée des grands ducs en perspective.

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